8 juin 2024
Ce jour-là, je suis montée dans l’avion, comme tant d’autres fois auparavant. Rien ne laissait présager que ce voyage allait bouleverser ma perception du Canada de manière aussi inattendue. Mes précédents voyages au pays se résumaient à quelques séjours en Ontario, sans que l’un d’eux m’ait particulièrement marquée. L’idée de traverser l’océan pour découvrir des destinations plus lointaines m’attirait davantage.
Mais ce 8 juin allait changer ma vision, en dévoilant une facette du Canada que je n’avais jamais imaginée. Pas de décalage horaire, juste quelques heures pour m’évader. J’avais le pressentiment que Terre-Neuve serait différente, qu’elle me réserverait bien des surprises. Et ce fut le cas.
À peine débarquée, je me suis dirigée vers l’hôtel, croisant sur mon chemin des maisons colorées aux allures pittoresques. Après avoir déposé mes valises à l’hôtel Alt, j’ai commencé à explorer la ville. En quelques heures, j’étais déjà sous le charme de cet endroit où la nature règne en maître, où la mer et les montagnes s’entrelacent en une parfaite harmonie.
J’étais bien, simplement heureuse d’être là. C’est à ce moment précis que j’ai compris : le Canada a autant à m’offrir que les vieux pays.
Je me suis attablée au restaurant Terre, situé dans l’hôtel Alt du groupe Germain. Le chef-propriétaire, Matthew Swift, y propose une cuisine de saison mettant en valeur les produits locaux, tant terrestres que marins. Je me suis régalée avec des couteaux à la chimichurri, du bar rayé sauvage accompagné de verdure de plage, et un tiramisu à la racine de pissenlit. Un repas d’une finesse et d’une délicatesse inouïes.
La tête remplie de saveurs et d’images, je suis retournée dans ma chambre pour écrire. Le lendemain, le brouillard avait envahi la baie. J’ai englouti un café accompagné d’une brioche à la cannelle, car l’aventure m’attendait, à bord d’une camionnette de 12 passagers. Ce fut un voyage ponctué de découvertes et de rencontres enrichissantes.
En explorant la côte est de Terre-Neuve… Je suis tombée sur une histoire vieille de 400 ans, celle de la première colonie de l’île, au Centre Cupids Legacy et au site historique provincial de Cupids Cove Plantation. Cette histoire vivante, essentielle à l’identité des habitants, a profondément façonné leur culture.
J’ai goûté des arômes uniques à la Newfoundland Distillery Company, notamment un gin à l’argousier, une véritable révélation.
J’ai exploré une parcelle de la forêt boréale de Terre-Neuve-et-Labrador, au cœur du Parc nature de Salmonier, sur un sentier de 3 km. J’y ai croisé des orignaux, des caribous et bien d’autres animaux.
J’ai dégusté un fish and chips délicieux au Dock Marina, un ancien entrepôt de pêche de 300 ans situé en bord de mer à Trinity, presque les pieds dans l’eau.
J’ai appris un autre pan de l’histoire aux sites historiques de Trinity, rencontrant un forgeron et d’autres passionnés désireux de transmettre leur savoir.
J’ai vécu un tour rocambolesque en zodiac (je m’en souviendrai toute ma vie), sous la pluie, pour observer les macareux et les baleines avec Trinity Eco-tours.
Je me suis laissée envoûter par la beauté et le calme mystique de la péninsule de Bonavista, que j’ai tenté de capturer avec mon appareil photo.
J’ai vu et entendu mes premiers macareux à Elliston, ainsi que mes premiers Roots cellars, ces caves souterraines où les Terre-Neuviens entreposaient leurs légumes durant l’hiver.
J’ai été émue aux larmes au centre Home from the Sea, relatant l’histoire de Reuban et Albert John Crewe, père et fils, dans leur tragique chasse aux phoques.
J’ai été happée par la mer sur le bord de la côte, au lieu historique provincial du phare de Cape Bonavista et au parc provincial Dungeon, là où la mer forme un magnifique cœur.
Je me suis assise au bord de l’eau pour partager mon premier ‘’boiled up’’ d’homard, un moment merveilleux, entourée de gens formidables.
J’ai festoyé dans un bar irlandais jusqu’aux petites heures, mais non, je n’ai pas participé au « Screech-in » pour embrasser la morue… malheureusement.
Lors de ce périple, j’ai rencontré des gens chaleureux, découvert une nature indomptée, avec des paysages impressionnants et un climat capricieux, où la culture se nourrit de traditions profondes. Terre-Neuve est à la fois accueillante et mystérieuse, où l’histoire et la nature se rencontrent dans une harmonie unique.
31 décembre 2024
En cette journée de la Saint-Sylvestre, je me promets qu’en 2025, j’irai à la rencontre du Canada, plus souvent. Et je retournerai assurément à Terre-Neuve.